Ca se voit particulièrement dans les deux scènes de bureaux. A la fin de la première (celle dans le bureau du Cuddy), il l'a encore accablée de paroles désobligeantes mais s'arrête et obéit quand elle lui demande de sortir pour la deuxième fois. Au « go away », il n'était pas sorti parce qu'elle était simplement agacée. Par contre, il obéit au « get out » sans discuter. Elle est visiblement touchée pour ses réflexions sur l'estime de soi et la sagesse, il n'insiste pas et la laisse cogiter.
Dans la seconde scène de bureau (celui de House), la situation de Joy et de sa mère devient problématique et Cuddy vient lui demander conseil. Elle a le visage marqué par l'inquiétude. Curieusement, il ne profite pas de la vue en plongée qu'il a sur son décolleté : preuve qu'il est tracassé. De plus, il lève d'emblé le pied sur les sarcasmes. Il en tente quand même un sur les problèmes d'ordre personnel qui seraient génétiques, mais Cuddy lui lance un regard qui semble dire « j'ai pas besoin de ça, aide-moi plutôt » et il enchaîne sur une solution médicale au lieu d'insister.
Solution qui consiste à délivrer la mère pour la sauver même si les poumons du bébé ne sont pas matures. Cuddy accepte sans rechigner alors qu'elle sait que ça risque de tuer Joy. Pour House, c'est une preuve qu'au fond d'elle, elle n'en veut pas : c'était encore un test. Cuddy sort en lui jetant un regard qui veut dire soit « tu m'emmerdes à toujours tout analyser », soit « t'es vraiment qu'un connard sans cœur » ou les deux, je sais pas (je suis pas spécialisée en psychologie cuddyienne). N'empêche que House est touché par ce regard et va filer parler à Wilson sous un faux prétexte dès qu'elle sera sortie.
Elle refuse de concevoir qu'il puisse avoir raison et lui reproche de se moquer au lieu de l'aider. Pourtant, il ne se moque pas, ça se voit à l'air sérieux et soucieux qu'il a pendant toute la scène. Et puis, ce n'est pas le genre de situation dans laquelle il se moque. Elle s'était d'ailleurs étonnée de son sérieux quand il lui faisait ses injections d'hormones. Mais à force d'essayer de se faire passer pour un salaud...
La fin de cette scène est intéressante ! Elle est filmée exactement comme les quelques secondes qui précèdent leur baiser à la fin de l'épisode. Les mêmes plans, la même position des deux personnages, les mêmes attitudes, presque les mêmes regards... Une bande-annonce en quelque sorte !
En fait, au-delà de tous les sentiments égocentriques qu'il peut ressentir, House a probablement peur pour Cuddy. Peur qu'elle se trompe sur ce qu'elle veut vraiment. Peur qu'elle souffre si le bébé a un problème de santé, voire même meurt. Peur qu'elle s'effondre si la mère change d'avis...
Quand elle lui demande en quoi ça le concerne, il répond ironiquement qu'il fait dans l'humanitaire. Dans le fond, c'est vrai, il essaie de la protéger (de la sauver ?). Bien entendu, si on repense à ce qu'il a dit à Lucas dans le troisième épisode (qu'il a passé la moitié de sa vie à lui courir après, qu'il fera ce qu'il faut pour qu'elle lui dise « oui »), on peut aussi imaginer qu'un bébé lui mettrait quelques bâtons dans le roues...
Finalement, Cuddy décide de suivre sa première idée (donc, le contraire de ce que House pense être la meilleure solution) et programme une césarienne pour sauver la mère. Manque de bol, au même moment, House a besoin d'elle pour autoriser une greffe de la fille de son patient vers son père (son père à elle, pas le père de House qui n'était pas vraiment son père et qui est mort de toute façon, mais on s'en fout ici).
Il aurait pu tricher en faisant la greffe, puis aller chercher Cuddy après la naissance ou même bêtement attendre la fin de l'accouchement (ça ne dure pas longtemps quand c'est en urgence). Ben non, faut qu'il aille chercher Cuddy en salle d'op', quitte à filer une infection à la mère et au bébé ! « Ils n'ont pas besoin du vous, moi si » lui dit-il. Il a « Besoin » d'elle pour la greffe de son patient ou pour lui tout seul en général ?
J'aime beaucoup la scène de l'accouchement. Dommage (façon de parler) qu'il y ait celle du baiser à la fin, ça l'éclipse un peu... Elle m'a rappelé la scène du S3E17 où un bébé attrapait le doigt de House depuis l'utérus de sa mère. Il était estomaqué et chamboulé alors que Cuddy gérait (à peu près) la situation.
Ca commence avec House bien décidé à faire chier... heu, pardon... à tester Cuddy une dernière fois avant l'arrivée de Joy. Pour faire simple, il lui demande de choisir entre son devoir d'administratrice et sa future fille. Elle commence à lui gueuler dessus jusqu'à ce que Joy pointe le bout de son petit nez. Et là, House (et ses responsabilités professionnelles) n'existe plus pour Cuddy, elle est tout entière à son devoir de future mère.
House la regarde. Ses yeux passent de Cuddy au bébé. Il a l'air secoué et même ému, alors que elle est à la fois terrorisée et pleine d'espoir. Quand Joy pousse son premier crie, il penche la tête comme s'il recommençait à respirer après avoir retenu son souffle pendant plus d'une minute, on pourrait presque s'attendre à ce qu'il pousse un soupir de soulagement. Il regarde Cuddy qui, malgré sa trouille, reste calme et a son premier comportement de maman en félicitant Joy d'avoir bien pleuré. Il la regarde bouche bée, il a presque se tête réservée aux épiphanie !
S'en est peut-être une ? Il vient de réaliser qu'il avait tord, que Cuddy pourrait être une bonne mère finalement. Si elle avait continué à s'engueuler avec lui, si elle avait été hystérique, ou si elle avait essayé d'intervenir dans les soins au bébé, elle lui aurait donné raison. Mais elle a géré la situation comme un chef. Il finit par fermer la bouche pour la rouvrir tout de suite : « Mazel tov. Il est temps de lui dire les mots magiques que vous lui direz toute sa vie : "maman doit aller travailler" ». Elle aussi semble réaliser quelque chose en regardant House puis Joy : il avait tout de même un tout petit peu raison.
Cuddy retourne faire son devoir d'administratrice avec House qui se rend compte qu'il n'avait pas besoin d'elle (même pas fait exprès) puisque la fille du patient est malade aussi. Assis sur un banc dans le couloir à cogiter avec Taub et Kutner en tripotant son flacon de Vicodin, il a l'air complètement abattu et troublé. Ce n'est certainement pas le cas de ses patients qui le touche autant. Il ne montre jamais autant son inquiétude pour les patients à ses collaborateurs : ça gâcherait sa belle image de salaud insensible !
Quand les deux larbins retournent faire des tests, il reste assis seul, l'air perdu, à jouer avec son flacon orange en repensant probablement à la naissance de Joy avant de se lever pour aller consulter Wilson. Apparemment, il y va vraiment pour son cas cette fois-ci, ce qui n'empêche pas Wilson de ne lui parler que de Cuddy. Il savait que cette discussion tournerait comme ça, peut-être même qu'il y est allé pour ça aussi, mais il a eu son épiphanie, alors...
Commentaires
1 Delphine Le 27/03/2009