« N'importe qui peut haïr l'humanité après qu'on lui ait tiré dessus. Seul un grand homme peut haïr à l'avance » ou L'agoraphobe
Dans Lucky Thirteen (S5E05), 13 était le miroir de House, elle lui montrait son côté autodestructeur. Ici, c'est le patient agoraphobe qui lui renvoie son image d'associable.
Sept ans plus tôt, Stewart a été victime d'une agression par balles avec sa copine et elle en est morte. Depuis, il ne quitte plus son appartement. Tout le monde croit que c'est ce drame qui l'a rendu agoraphobe, mais non. Il a toujours été comme ça, ça a toujours été dur pur lui de sortir et de voir du monde, même s'il faisait l'effort avant. Pour House, ça doit être un peu le même principe (en moins grave, évidemment) : il a toujours dû avoir du mal avec les relations humaines, puis les évènements ont fait que...
Comme House, le patient refuse de parler de ses problèmes. Comme House, il prétend être heureux tel qu'il est. Comme House, il évite de se confronter à ses peurs pour éviter la douleur (mais lui le reconnaît). Comme House, il porte des chemises bleues...
Que les autres voit les ressemblances est normal, c'est même le but de l'épisode, des fois que le spectateur soit un peu neuneu (y en a). Que le patient les fasse remarquer, c'est déjà plus rare. Mais que House lui-même montre qu'il s'en rend compte et l'accepte, ça touche à l'exceptionnel ! Bon d'accord, il n'a pas tout à fait accepté tout de suite...
House a d'abord traité le patient comme il traite tous les autres, surtout ceux qui ont un comportement qui l'énerve, c'est-à-dire brusquement. Si House est plutôt « hostile » au patient, à mon avis, c'est un peu parce qu'il n'accepte pas de se laisser soigner dans les meilleurs conditions, mais surtout parce qu'il doit penser que Stewart a moins de raisons de se plaindre que lui, mais se crée encore plus d'obstacles « imaginaires ». Pour faire simple, il doit penser que le patient gâche sa vie pour de mauvaises raisons (les siennes étant moins mauvaises, évidemment).
C'est particulièrement visible quand House fait croire au patient qu'on va l'opérer chez lui, comme il le souhaite (chose à laquelle il a consenti juste après que le malade l'ait comparé à lui) et que Cameron l'engueule en comprenant qu'il a menti. Elle propose ironiquement qu'on lui opère la jambe sans son accord tant qu'ils y sont. Evidemment, House réagit mal a cette remarque : « J'ai risqué ma vie pour ne pas être invalide. Il fait ça pour éviter le soleil et l'air frais ».
Comme souvent avec ce genre de cas, House finit par lâcher une petite morale censée s'adresser au patient, mais qu'il se destine à lui-même en réalité (et aussi à Cameron ici). Pendant que Cameron essaie de faire accepter à Stewart qu'on peut peut-être améliorer sa condition de vie maintenant qu'il est diagnostiqué, House observe sa chambre. On jurerait un modèle réduit de son propre appart', avec la télé, la guitare, les étagères pleines de livres... Il affirme d'un coup que le patient ment, il n'ai pas heureux comme ça, quoi qu'il en dise. «[...] C'est aussi un dégonflé. Vous voulez changer votre vie, faites quelque chose. Ne croyez pas en votre propre raisonnement. Ne vous enfermez pas et ne faites pas comme si vous étiez heureux ». Pour une fois, House va essayer de suivre son propre conseil...
Commentaires
1 Nemie Le 11/08/2009